Des Indes à la planète Mars
Pièce librement inspirée des écrits d’Élise Müller, Théodore Flournoy et alii
Avec Rose Marie Gatta et Marco Sabbatini
En collaboration avec Valentina Luporini et Giosué Libois
Création lumières : Claire Firmann

Représentations :
Du 23 au 26 octobre 2025
Théâtre des Grottes, Rue Louis-Favre 43, 1201 Genève
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23 octobre
24 octobre
25 octobre
26 octobre
20h
20h
17h et 20h
17h
La représentation du dimanche 26 octobre à 17h sera suivie d’un «bord de scène» avec Francesca Serra, doyenne de la Faculté des lettres de l’UniGE, ainsi que le Docteur Stephen Perrig, spécialiste du sommeil, et Michèle Lechevalier, responsable culturelle ArtHUG

C’est un chapitre méconnu de l’histoire de la culture genevoise au tournant du XXe siècle : l’une des plus grandes médiums - Hélène Smith (pseudonyme d’Élise Müller) - a vécu dans la cité de Calvin et a piqué la curiosité de Théodore Flournoy, professeur de psychologie à l’Université de Genève.
Hélène Smith voyage dans des mondes parallèles - l’Inde, la planète Mars - inventant ou réinventant, par le biais d’une troublante glossolalie, des langages passés (le sanscrit) ou carrément extraterrestres (le martien). Elle a 32 ans lorsqu’elle rencontre Théodore Flournoy qui, intrigué et ouvert au supranormal, décide d’assister aux séances de spiritisme que donne cette modeste employée de commerce, en proie à d’étranges visions et hallucinations.
En 1899, le savant genevois publie un long essai intitulé "Des Indes à la planète Mars". Étude sur un cas de somnambulisme avec glossolalie. Il traite la jeune femme comme un objet d’analyse mais ne s’aperçoit que graduellement qu’il occupe un rôle toujours plus central dans les fantasmes et les rêveries du médium, en devenant malgré lui un formidable amplificateur de ses facultés créatives.
Le spectacle propose, avec une empathie non dissimulée, un portrait d’Hélène Smith, de ses exploits médiumniques et de son parcours existentiel, mais explore aussi et surtout sa relation complexe et contradictoire avec Théodore Flournoy. Si l’histoire d’amour entre cet homme de science et son objet d’étude n’a jamais pu être vécue en tant que telle, ces deux êtres en apparence si différents finissent par former une sorte de couple platonique où se lisent en filigrane les interdits, les non-dits, les tabous d’une société encore terriblement corsetée.
La pièce se concentre donc sur la rencontre entre un savant ouvert aux nouvelles dimensions de la psyché et une femme qui trouve dans la médiumnité un formidable espace de liberté mentale et de conquête sociale, au-delà des préjugés de genre.
Pour un approfondissement, lire l’entretien avec Marco Sabbatini.

Photos : Valentina Luporini